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Coup de coeur BD : Poncho et Semelle.1, Joyeux Western

mercredi 2 octobre 2013, par Odile Cognard

Bande dessinée.
Public : école primaire, collège.

Piette, Hugo. Poncho et Semelle. 1, Joyeux Western. Sarbacane, 2009. 1 vol. (44 p.). 9,90 €. 978-2-84865-183-5.
2, La colère de l’Ouest. 2008. 978-2-84865-222-1.
3, Le cow-boy du siècle. 2009. 978-2-84865-292-4

La page de titre de ce premier tome donne le ton d’une série d’histoires de cow-boy joyeusement décalée. On y voit deux cactus (José et José) s’enguirlander : « Ah ! Perdu ! T’as bougé ! » « Mais n’importe quoi, hein ! C’est même pas vrai ! » « Si, si ! Tu as bougé ! Perdu ! » « Et puis c’est nul, ton jeu ! » Le reste est à l’avenant, à commencer par les héros de l’histoire : le cow-boy Poncho et son fidèle cheval Semelle, avec le non moins fidèle fantôme Poum. Un cow-boy qui a un fantôme pour ami, ça n’est pas très banal. Surtout quand on sait comment ils se sont rencontrés : Poncho et Semelle s’étaient fait manger par un taureau énervé dans l’estomac duquel, un peu comme pour Jonas, ils ont trouvé une foule de squelettes et un fantôme caché dans un colt. L’ayant délivré, un peu comme pour Aladin, il est devenu leur serviteur pour toujours. Il faut dire que le Far West d’Hugo Piette est plutôt hallucinogène. On y croise des champignons prêts à faire la révolution, caramba ! plutôt que de passer à la casserole. De belles inconnues timides qui se transforment en monstre à tentacules à la nuit tombée. Des lézards qui rêvent de voler pour séduire une belle lézarde exigeante. Des sorciers désordonnés qui s’endorment en laissant leur réserve de calumets magiques à la portée du premier venu. On y lit quelques fables, aussi, comme celle du démon Trépol, qui sort furieux, tout noir et tout visqueux, du sable du désert, et que les indiens ont réussi, de haute lutte, à faire rentrer dans le sol.

On y voit aussi des rodéos endiablés et une armée de morts-vivants bien décidés à récupérer leurs armes que les habitants de la ville se sont appropriées. Le tout dans la plus grande insouciance et la plus parfaite légèreté. Si tout est permis, alors rien n’a vraiment d’importance, n’est-ce pas ? Le dessin est à l’unisson de ce ton désinvolte. Sans souci du réalisme, parfois schématique, il manie avec jubilation les libertés de la BD : onomatopées, raccourcis, stylisation. tout est bon pourvu qu’on s’amuse. Bon reflet du scenario et sans doute des intentions de l’auteur, cette volonté ludique imprime sa marque à l’album, qui devrait plaire aux plus jeunes lecteurs en collège et dès l’école primaire.

Coup de coeur de Caroline Vernay, professeure documentaliste au collège de Brienon-sur Armançon jusqu’en 2010, C. Vernay exerce au collège Saint-Exupéry de Saint-Jean-de-Braye (45).

janvier 2010