Bonhomme, Matthieu, Bonneval, Gwen de. Messire Guillaume.Dupuis.
1, Les contrées lointaines. 2006. 1 vol.(48 p.). Marcinelle. 10,95 €. 978-2-8001-3707-0.
2, Le pays de vérité. 2007. 10,95 €. 978-2-8001-3926-5.
3, Terre et mère. 2009. 10,95 €. 978-2-8001-4074-2.
L’ensemble existe aussi sous forme d’intégrale : Messire Guillaume : L’esprit perdu. 2010. 29,00 €. 978-2-8001-4484-9.

Nous sommes au cœur du Moyen Age. Le jeune Guillaume, qui doit avoir dans les onze ou douze ans, part à la recherche de sa sœur Hélis, disparue depuis plusieurs jours. La jeune fille refuse de croire à la mort de son père, le fils du Comte de Sauhnac, qui préférait la science des plantes à celle de la guerre. Depuis la disparition de son fils, le Comte a pris les choses en main, et décidé le mariage de la veuve avec son fidèle intendant Brifaut. Guillaume n’attend pas de savoir ce que donnera cette nouvelle union, et, à travers bois, de hameaux en villages dévastés par les pillards, se met en chemin. Sa tante, la belle Ysane, l’aide et l’encourage : ton père « se trouve dans des contrées lointaines. Va le trouver, il t’appelle ». Elle lui adjoint même trois improbables compagnons : Courtepointe le troubadour, beau parleur plus qu’homme d’action. Une chèvre errante, qui le suit comme son nouveau maître. Et Brabançon, le chevalier sans seigneur qui maraude de bonne affaire en mauvais coup. Tous trois se mettent en route avec la bénédiction d’Ysane pour tout guide, puisque aucun d’entre eux ne sait où sont au juste les contrées lointaines. Ni s’il demeure le moindre espoir de retrouver Hélis ou Bertrand de Sauhnac. Comme il se doit, le chemin sera long et parsemé d’embûches, de brigands et de traîtres. Guillaume a pourtant des alliés, en particulier la magie, qui semble vouloir d’aider, à travers de belles séances oniriques, à trouver son chemin.

Cette série recèle de nombreux atouts pour les amateurs d’aventure, d’intrigues historiques et de parcours initiatiques. Messire Guillaume n’enjolive pas le Moyen Age, et présente une vision réaliste des petites guerres de territoire et de la violence de ce monde d’hommes qu’était par certains aspects cette période. Mais il ménage des ouvertures sur le surnaturel habilement emmêlées au récit, qui se présentent comme le reflet des croyances de l’époque. Le dessin, tonique, s’insère dans un arrière-plan très finement rendu, avec de très belles ambiances : forêts d’automne, brouillard du petit matin, scènes de nuit en ombres chinoises. On s’attache à Guillaume, petit bonhomme volontaire et fragile qui poursuit une espérance ténue.

Pour ceux qui ne l’auraient pas encore, voici donc une excellente série historique, tout à fait accessible en 5e, où l’on étudie le Moyen Age, mais lisible également par les plus grands, en collège, au LP et au lycée.

Coup de coeur de Caroline Vernay, professeure documentaliste au collège de Brienon-sur Armançon jusqu’en 2010, C. Vernay exerce au collège Saint-Exupéry de Saint-Jean-de-Braye (45).

mars 2010