Nesme, Alexis. Les enfants du capitaine Grant.1.. Delcourt, 2009. Ex-Libris. 1 vol. (47 p.). 9,95 €. 978-2-7560-1053-3.

NDLR
Les enfants du capitaine Grant. 2. 2011

Dans la collection Ex-Libris (voir coups de cœur du mois d’avril 2010), je trouve cet opus particulièrement réussi. Le livre reproduit, comme pour les autres titres adaptés de Jules Verne, l’apparence des ouvrages d’époque : couverture rouge et ornements dorés. L’adaptation choisit un double parti-pris : fidélité à l’ambiance de l’époque (décors, costumes...) et point de vue résolument original : les personnages sont représentés par des animaux. Lord Glenervan et son épouse sont des tigres, le bourru Major Mac Nabbs est un ours, tandis que le farfelu Paganel est un batracien. Le procédé n’est pas inhabituel en bande dessinée, et il fonctionne remarquablement bien ici.

L’histoire des Enfants du capitaine Grant fait partie de la série des « Voyages extraordinaires ». Elle conte les tribulations d’un équipage écossais, emmené par Lord Glenervan à la recherche du capitaine Grant après la découverte d’une bouteille jetée à la mer et renfermant un message de détresse. Mary et Robert, les enfants du capitaine Grant, ont obtenu de faire partie du voyage. L’équipage ne dispose que d’informations fragmentaires, l’eau ayant endommagé une partie du message. La piste indique que le Britannia, le navire du capitaine Grant, aurait sombré par 37° de latitude. Les lettres « ind » semblant former le radical d’ « indiens », voilà notre équipage qui s’embarque pour la Patagonie. Pour plus d’efficacité, on décide de se séparer en deux groupes : tandis que le navire contournera le continent par voie de mer, les plus courageux feront à pied ou à cheval la traversée d’ouest en est, de façon à longer les fleuves d’où le capitaine a pu jeter sa bouteille. Une marche périlleuse commence, qui les mènera à braver les sommets, les loups, les crocodiles... pour finalement s’apercevoir qu’ils ont mal interprété les messages de la bouteille (suite des aventures dans le deuxième volume !)

Comme toujours, l’écriture de Jules Verne nous emporte dans un voyage dépaysant. L’ensemble recèle un charme un peu suranné qui est parfaitement mis en valeur par les choix graphiques de l’auteur (même les bulles semblent imprimées sur du papier jauni). Pourtant le récit demeure vif et enlevé grâce à une mise en images tonique. Le trait est soigné, la mise en couleurs riche et extrêmement subtile. Il y a des ciels étoilés, des soleils voilés, des lumières changeantes, la solitude altière de la haute montagne et le décor parcheminé des vieilles cartes de navigation...

Cette adaptation est une vraie réussite qui devrait plaire aux professeurs de français, et dès le collège aux amateurs d’aventures au long cours. A conseiller aussi bien entendu aux plus grands.

Coup de coeur de Caroline Vernay, professeure documentaliste au collège de Brienon-sur Armançon jusqu’en 2010, C. Vernay exerce au collège Saint-Exupéry de Saint-Jean-de-Braye (45).

Mai 2010